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Simone Biles, personnalité sportive de l'année pour Sports Illustrated, et role model pour beaucoup d'entre nous

Sportsperson of the Year Portrait of Simone Biles. Shaniqwa Jarvis/Sports Illustrated
Sportsperson of the Year Portrait of Simone Biles. Shaniqwa Jarvis/Sports Illustrated
Les fêtes de fin d’année sont toujours synonymes de grands repas de famille mais aussi de pause dans le sport. Et puis en janvier, on est dans la saison des prix, les Golden Globes arrivent, et on va bientôt avoir les nominés des Oscars. En sport aussi, on décerne les prix. Et cette année, le sport féminin est à l’honneur : Caitlin Clark athlète de l’année pour le Times, et surtout Simone Biles est la personnalité sportive de l’année pour le célèbre magazine Sports Illustrated.

Kyle Terada, USA TODAY Sports
Kyle Terada, USA TODAY Sports
Des Jeux Olympiques à Paris extraordinaires, où on l’attendait porte drapeau des Etats Unis, mais qui au lieu de ça a été la porteuse du drapeau olympique pour représenter la passation entre Paris et Los Angeles à la Cérémonie de Clôture. Un peu comme un symbole, elle a passé le flambeau.
Alors cette récompense est surtout une récompense pour l’ensemble de sa carrière, révolutionnaire sur tous les plans. Tous ceux qui me connaissent savent que je voue une adoration à Simone Biles. C’est celle qui a été propulsée sur la scène internationale aux Jeux de Rio en 2016 aux côtés de l’iconique Aly Raisman et grâce à qui les US ont pris l’or cette année-là. Elle a marqué ces Jeux Olympiques de son aura. Je l’ai découverte, comme beaucoup, à cet événement-là. Et mon amour pour elle n’a fait que grandir.
Au-delà de son talent, c’est sa personnalité qui marque les esprits. Elle est la seule à avoir ce côté rebelle, à oser faire une blague à ses entraineurs de l’époque – et entraineurs de la Team USA – le couple (controversé) Marta et Bela Karolyi. Eux qui étaient réputés pour être si difficiles, voire cruels avec leurs gymnastes.
Peu de temps après, le scandale Larry Nassar sort. Plus de 500 gymnastes américaines sont passées entre ses mains et ont subi des agressions sexuelles. Parmi elles, Simone Biles et Aly Raisman qui sont devenues les représentantes des victimes. Aly déjà retraitée du sport, n’avait pas à subir la pression qu’inflige cette discipline en plus de toute cette affaire. Quant à Simone, elle a dit qu’il lui était impossible de revenir au ranch des Karolyi, où se sont déroulées les agressions pendant les entraînements. Alors tout a été changé. Simone a critiqué ouvertement 2 membres officiels de Team USA notamment pour le silence face au scandale Nassar. Les 2 membres ont été virés. C’est l’influence qu’a Simone Biles dans ce sport.
Et puis viennent les préparations pour Tokyo, le Corona, revivre tout le traumatisme de ces dernières années, la pression mondiale… Tout est devenu difficile. Et à Tokyo, les tribunes vides ont amplifié la pression du monde sur ses épaules. Et elle a craqué.

Elle a craqué, alors qu’on ne pensait pas que c’était possible.

Comme tous les athlètes, on la pensait en béton armé contre la pression, la critique, les attentes, la difficulté du sport…
A Tokyo, beaucoup ont appris l’existence des twisties : cette perte de repères de son corps dans l’espace alors qu’on est en train de faire ses figures en l’air. Un mal redouté par les gymnastes et qui est difficile non seulement à anticiper mais aussi à soigner.
En général le problème est d’abord mental, c’est une réponse du corps face à un écroulement de la santé mentale.
Après avoir été porte drapeau des gymnastes abusées par Larry Nassar, la voici qui devient à Tokyo porte drapeau de la santé mentale des athlètes. On ne revient pas des twisties, ou si difficilement. On a tellement de mal aussi à expliquer ce mal qui peut ronger jusqu’à l’abandon du sport. D’ailleurs, peu de spécialistes la voyaient revenir.
Mais elle est revenue. Le 7 octobre 2023 pour être exacte. Aux championnats du monde de gymnastique, elle participait à ses premières compétitions internationales. Simone est revenue. Simone a retrouvé le sourire sur les tapis. Elle est là. Plus forte que jamais.

La question de la santé mentale était déjà mentionnée, mais si peu. Elle a mis la santé mentale des sportifs au-devant de la scène.

Exactement. Elle n’avait pas demandé à être aussi célèbre, même si talentueuse, et d’être autant suivie ou scrutée. Et pourtant.
Beaucoup de sportifs de tous bords avaient commencé à parler de la santé mentale : Colin Kaepernick en football américain, Kevin Love en NBA, Naomi Osaka en tennis… Jamais on en a autant parlé que depuis que Simone Biles en a ouvertement parlé aux Jeux Olympiques.
Tout est remonté à la surface et l’a frappée en pleine tête dans ce gymnase vide de Tokyo. Il fallait qu’elle passe par là, et qu’elle soit aussi la porte drapeau de cette question.
Et pourtant au Japon, elle a récolté beaucoup de haine pour ne pas être allée au bout de la compétition, c’est dire à quel point la santé mentale passe au-dessus de beaucoup.


Après une pause, et beaucoup de thérapie elle est revenue.

A son retour au gymnase elle a après confié : « Je me souviens m’être sentie cassée. Parce que j’aime ce que je fais, et maintenant je suis terrifiée. Pourquoi suis-je là ? Est-ce que je veux être là ? Est-ce que c’est ce que j’ai envie de faire ? ». Le fait d’avoir été si ouverte sur cette question l’a rendue accessible et identifiable aux yeux des gens. Elle est retournée sur les tapis de gym, petit à petit et elle est revenue. Avec ses entraineurs français, Cécile et Laurent Landi, elle a été accompagnée, tout au long de sa préparation, dans les moments de confiance comme dans les moments de doutes.

Reuters
Reuters

Et puis Paris est venu. Et elle a vaincu. A 27ans, Simone Biles a prouvé que ce n’était pas un âge trop avancé pour faire de la gymnastique au haut niveau. Elle a prouvé qu’elle était la meilleure. Elle a soutenu ses coéquipières et ses adversaires, la brésilienne Rebeca Andrade, en tête de file. Elle a passé le flambeau à la brésilienne qui a pris l’or sur l’épreuve au sol devant Biles. Elle lui a rendu le plus bel hommage possible sur le podium et c’était d’ailleurs une des images des Jeux.
Simone Biles est une force de la nature, qui malgré elle est devenue une icône : sur la question féministe, sur le plan sportif, sur son rapport à sa santé mentale, son influence sur tous les sujets.
Simone est extraordinaire, la GOAT, bien qu’elle ne réalise pas encore tout ce qu’elle a apporté au sport, et tout ce qu’elle a révolutionné. Nous avons de la chance d’être témoins d’un tel talent, sur tant de bords. Sera-t-elle là à Los Angeles en 2028 ? Surement pas, mais avec Simone, tout est possible.

Ecouter le podcast ici:






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