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Mamba out: Et vous, que faisiez-vous il y’a 5ans ?

  • Photo du rédacteur: hannafellous
    hannafellous
  • 26 janv.
  • 6 min de lecture
Harry How / Getty Images
Harry How / Getty Images
C’était aussi un dimanche. Il y’a 5ans. Fin d’après-midi début de soirée, on se préparait tranquillement à reprendre la semaine. La veille, Kobe tweetait et faisait l’éloge de Lebron James. Et puis une alerte de TMZ : Kobe Bryant est mort dans un accident d’hélicoptère à Los Angeles.
Le cri de stupeur. Déni. Colère envers TMZ, pourquoi balancer une telle bêtise ? C’est faux en plus (on espère, on est toujours dans le déni). Pleurs. Mais qui était avec lui ? Non, ce n’est pas possible il n’est pas mort, attends on va voir son Instagram. Silence. Puis pleurs. Et pleurs encore.
Et moi je n’étais pas fan de Kobe. Mais ce n’est pas de ça dont il est question en réalité.

 

Andrew Bernstein
Andrew Bernstein
Kobe Bryant, tout le monde le connait. Tout le monde a entendu parler de lui, ou l’a vu jouer. Kobe Bryant c’est un nom qu’on connait, qui a inspiré des générations d’amoureux du ballon orange. Moi il m’énervait, beaucoup. Je ne supportais pas sa manière de jouer, trop perso à mon gout, je trouvais qu’il ne sublimait pas assez ses coéquipiers. Mais intérieurement, j’étais admirative d’une telle force de la nature. Et puis il a changé, il a évolué, il a gagné ses titres avec Shaquille O’Neal, puis Pau Gasol. Et surtout avec Ronny Turiaf notre français adoré.
Chaque génération a son GOAT : on avait Kareem, puis Magic/Bird (selon si vous êtes plutôt est ou ouest), puis Michael Jordan et Kobe a pris le relais. Tous avaient leur singularité. Kobe, n’était pas le GOAT, il était le Mamba.

La Mamba Mentality, cet état d’esprit totalement sorti de son imagination a scellé encore plus sa légende. Le mamba est un serpent, agressif et agile, qui perd vite ses nerfs. Quand il se sent menacé, il est connu pour chasser en retour grâce a sa vitesse et peut mordre plusieurs fois ses victimes. S’auto-surnommer mamba n’est du au hasard. C’est une réflexion de la personnalité de Kobe Bryant sur le terrain de basket.

Bob Donnan / USA Today Sports
Bob Donnan / USA Today Sports

Ce regard, cette détermination, cette soif de victoire et de combat, c’est ça la Mamba Mentality. L’important c’est « le parcours, pas le résultat » comme il disait, c’est aussi ça la Mamba Mentality : embrasser le chemin qu’il faut parcourir pour arriver à ses objectifs. Se donner les moyens et ne laisser personne vous barrer le chemin. C’était partir s’entrainer tous les jours a 5h du matin, voire avant. C’était revenir sur le terrain avec le tendon d’Achille déchiré pour tirer ses lancers-francs. C’est porter le maillot de l’équipe des Etats Unis et lors d’un match contre l’Espagne aux Jeux Olympiques, aller rentrer dans son coéquipier aux Lakers et meilleur ami, juste pour montrer que sur le terrain, le patron c’est lui. Sur le terrain, on n’est pas amis.  Il l’expliquait lui-même lorsqu’on a retiré son maillot, en s’adressant à ses filles :
« Dans ces moments où vous vous levez tôt et vous travaillez dur, ces moments où vous restez réveillés tard et vous travaillez dur ; ces moments où vous n’avez pas envie de travailler – vous êtes trop fatiguées, vous ne voulez pas vous pousser – mais vous le faites quand même. C’est en réalité le rêve. C’est ça le rêve, ce n’est pas la destination, c’est le parcours ».

NBA Photos
NBA Photos

 

J’ai eu la chance de m’entretenir avec Andrew Bernstein, photographe de renom de la NBA qui a côtoyé de près et photographié les coulisses des Lakers pendant des années et Kobe Bryant avec qui a écrit le livre Mamba Mentality :
« La Mamba Mentality est une notion que j’ai apprise avec le temps, c’est ce qui le nourrissait, ce qui le rendait iconique. Il a pris cette persona au cours de sa carrière lorsqu’il a changé son numéro de maillot, et aucun de nous ne savait ce que ça voulait vraiment dire. On savait que le mamba était un serpent vicieux venimeux mais il n’a jamais vraiment expliqué ce qu’il y avait derrière cette persona, cet état d’esprit et ce que ça voulait dire pour lui. Alors je l’ai contacté pour faire un livre, peu de temps après sa retraite sportive. Je voulais faire un livre rassemblant les meilleures photos que j’ai prises de lui au fil des ans, mais il voulait faire un livre sur ce que la Mamba Mentality signifiait pour lui, dans ses propres mots et illustré de mes photos. Chaque mot de ce livre est sorti de sa bouche. Ce livre qui était un challenge, que je chérirai toute ma vie car je n’ai jamais eu de collaboration comme ça après ».


Comment mieux expliquer cette mentalité qui a inspiré tant de joueurs et joueuses ? Beaucoup de joueurs actuels sont encore marques par Kobe, qu’ils ont suivi tout en grandissant. Un jour, Kobe a dit à Jayson Tatum « combien es-tu prêt à sacrifier pour aller au bout de ton rêve ? ». Aujourd’hui, le joueur star des Boston Celtics et place dans le top5 de la course au MVP (meilleur joueur de la ligue) joue avec un bandeau pourpre à tous ses matchs en hommage à celui qui l’a aidé à forger son jeu, et qui lui a servi de modèle.

Andrew Bernstein
Andrew Bernstein
Cet état d’esprit a même inspiré sa propre fille, Gianna qui avait le même regard que son père ballon en main. Même talent, même obsession du jeu, même avenir prometteur. Elle jouait pour le club le Mamba, qui appartenait à Kobe. Elle avait son chemin tracé : partir à l’université à Uconn puis être numéro 1 de draft WNBA, gagner des titres avec les Sparks et rentrer au Hall of Fame.


Gianna et Kobe au Staples Center, leur dernier match courtside. Allen Berezovsky / Getty Images
Gianna et Kobe au Staples Center, leur dernier match courtside. Allen Berezovsky / Getty Images



Kobe n’était pas seulement un joueur, il était aussi un père de famille, avec ses 4 filles. Il n’était pas seulement le Mamba, il était aussi impliqué dans la vie de sa communauté et il lui tenait à cœur de développer les talents venus d’environnements défavorisés. Kobe n’a jamais oublié d’où il venait, et ce qui l’a fait vibrer et ce qui l’a guidé tout au long de sa vie : le basketball. Fils de basketteur, il a grandi en Italie ou il a pu voir son père jouer en clubs. Il a été plongé dedans comme Obélix, et il en est devenu accro. « Dear basketball », le court métrage animé qu’il a réalisé à ce propos a obtenu un Oscar comme Meilleur Court Métrage d’Animation en 2018. C’était aussi ça Kobe, du talent au-delà des limites du terrain. Une aura qui dépasse le Staples Center.




Andrew Bernstein est surement un de ceux qui en parle le mieux :
« Tout le monde a l’habitude de voir le regard le Mamba, Je bénis les moments aussi ou Kobe était lui-même, ou il baissait sa garde. Cette photo résume qui il était, très chaleureux. »

Andrew Bernstein
Andrew Bernstein
Kobe respectait ceux qui suivaient leur passion, qui se donnent pour objectif de réussir ce qu’ils entreprennent dans ce qu’ils aiment.
« Ma passion était la photographie depuis très jeune, et j’ai suivi cette voie au point d’en être obsédé. C’est ce qui nous a permis à Kobe et moi de nous lier d’amitié très tôt », nous raconte encore Andrew Bernstein, avec les yeux pleins d’émotions.
 
Les yeux pleins d’émotions, 5ans après, encore. Et comme un symbole je retiendrai aussi les larmes du journaliste Remi Reverchon qui devait animer son émission Sunday Night Live sur Beinsports, avec des matchs NBA à commenter en direct le jour de la mort de Kobe. Il racontait qu’il pleurait toutes les larmes de son corps ce jour-là juste avant de monter en plateau. D’ailleurs il pleurait même devant la caméra. Remi Reverchon représentait à ce moment-là tous les amoureux de basket qui venaient de perdre un pilier de leur vie de passionné, voire leur mentor. 5 ans après, lorsque j’entends « Mamba out », je continue de retenir mes larmes. C’est aussi ça, les émotions de passionnés.


Kobe Bryant en chiffres :
  • 33,643 points cumulés en saison régulière – 3e après Kareem Abdul Jabar et Karl Malone
  • 35,4 de points en moyenne par match sur la saison 2005/2006
  • 2e record de points marqués dans un match NBA avec 81 points
  • Lors de son dernier match en carrière, Kobe Bryant avait 37ans et a marqué 60 points.
  • 20 saisons chez les Lakers, faisant de lui le meneur avec la carrière la plus longue dans une seule équipe
  • A 18ans, Kobe Bryant devient le plus jeune vainqueur du NBA Slam Dunk Contest, et le plus jeune joueur à marquer des points dans un match de playoff
  • 11 fois dans le Top5 de la course au MVP (Most Valuable Player) de 2002 a 2013
  • 5 titres de champion NBA (2000, 2001, 2002, 2009, 2010)
  • 2 numéros de maillots : 8 et 24 – retirés aux Los Angeles Lakers
  • 2 titres de MVP des Finales NBA
  • 2 titres olympiques
  • 1 Oscar

 

 

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